La galerie Mamia Bretesche avec le soutien de l'association "Des artistes et des Villes" ouvre ses portes au 13 rue Molière à Arles.
A cette occasion, une exposition inaugurale intitulée La Chair du Monde aura lieu du 5 au 22 Juillet 2023 - Vernissage le 5 juillet- Arles avec: Fatima Mazmouz _ Sadek Rahim _ Dominique Truco _ Brooke White Films et photographies de Bruno Hadjih
COMMUNIQUE DE PRESSE Un titre évocateur La chair du monde. Parce que la création est matière, forme et lumière. Parce que les artistes sont des capteurs de signes du monde qui nous entourent. Cette exposition réunit 5 photographes que tout sépare et pourtant, comme le dit Bruno Hadjih: Ce qui sépare les hommes s’annule lorsqu’ils se retrouvent à expérimenter un état de grâce et de souffle, que ce soit à Montreuil, dans le sud algérien ou n’importe où ailleurs dans le monde. Il n’est plus question d’individu mais de présence. Telle une peau vivante, vibrante, la forme photographique nous transmet par-delà l’ombre et la lumière, une vibration quasi mystique, en témoignent les œuvres de Bruno Hadjih, de la série « Wird » rituel du Dikr chez les soufis. Qui mieux que lui a su capter le mouvement, la transe, l’extase sans les figer ? Chez cet artiste, le paysage, la nature sont partie intégrante de cette beauté. Ce sont des lieux de fixation et de révélation. Avec Dominique Truco, la photographie est à fleur de peau, flore et infimes faunes sont observés et font corps avec l’épiderme. Un monde fait de chair, de veines, de photosynthèse, de vaisseaux laissant une large place à la suggestion et l’interprétation. En découle une captation inattendue et bienveillante de la nature, une symbiose unique : plante/ animal non-humain/animal humain. Dominique Truco l’annonce avec brio : Approcher ce qui nous émerveille, nous nourrit, nous guérit et nous précède sur la planète depuis 450 millions d’années. Reprendre conscience que l’être humain se place non pas au-dessus de la flore et de la faune, mais dedans et avec, ainsi que nous y invite le jardinier-philosophe Gilles Clément. Être pollinisatrice, pollinisateur pollinisé. Embrasser la chair du monde. Épiderme contre épiderme. On rejoint le monde onirique de Fatima Mazmouz à travers ses photographies de performance. Elle est le médium de l’instant photographié dévoilant au monde les secrets et croyances que se transmettent les femmes, de mère en fille, héritières et détentrices de rituels ‘’Des Monts et Mères veillent’’, elles interrogent les astres, les fleurs et les animaux, et font de la nature, une complice. Il s’agit là d’un lien fort avec la nature qui se révèle au regard du photographe, par-delà même la forme photographique. Capter, Révéler, Développer, un lointain souvenir de la patience, de l’attente de la révélation/vérité dans la chambre obscure. « Cheminer dans la lenteur comme on cheminerait dans l’esprit » dixit Bruno Hadjih. Une approche et une technique que Brooke White utilise avec la grande chambre, Elle réalise ses photographies dans un rituel propre à elle, en lien avec les ressources de la nature. C’est ainsi qu’elle trouve dans l’errance, l’essentiel, la Diff(errance), Year Wanderings. Ce sens de la vie retrouvé est dans le contact et le dialogue silencieux avec la nature, dans l’errance des lignes de fuite, des perspectives, se retrouver non point sur place mais en de multitudes d’espaces, forêts, rivières, lacs. En côtoyant jour après jour la nature, elle trouve l’essence de son existence de photographe. Peut-on errer pour trouver l’essentiel ? Loin de la mimesis, c’est le message d’une présence essentielle dans l’errance qu’elle nous révèle. Sadek Rahim convoque le souvenir, la mémoire, le mythe d’une période révolue. Sa pratique artistique est en elle-même une forme d’errance dans les objets et artéfacts d’un autre temps, Il les photographie et leur donne ainsi une seconde vie, paradoxe des œuvres dites « nature morte » et réactive ainsi cet élément de l’histoire de l’art. Ces « Still life » , préférable à l’expression française, évoquent plutôt la durée et la vie, la vie tenace des souvenirs. L’artiste rassemble et fabrique des fragments mémoriels: photographies de débris mécaniques obsolètes, une maquette de l'Oasis 228, des coupures de presse et des témoignages filmés, autant de traces pour exhumer un épisode oublié de fierté nationale. L'œuvre Oasis 228 est l’expression d’une nostalgie, celle d’une Algérie qui s’érige en État-nation. En effet, dans les années 1970, l’indépendance est acquise depuis peu, l’État amorce alors la construction de complexes métallurgiques et se lance dans la fabrication de véhicules industriels. À l’occasion de l’édition de 1980 du Rallye Paris-Dakar qui traverse le désert algérien, trois chauffeurs d’une entreprise locale, Atouat, Daou Boukrif et Kaloua vont rejoindre la course avec ces camions de fabrication nationale. L’équipage vainqueur est celui du camion Oasis 228. L’installation et les photographies rendent hommage à ces trois oubliés de l’histoire algérienne et au mythe d’une Algérie triomphante. Paradoxalement, les 3 films de Bruno Hadjih projetés en continu, traitent d’un fragment de l’histoire douloureuse de ce pays : Les essais nucléaires dans le désert du Sahara. Suite au film AT(H)OME réalisé en 2013 sur un essai nucléaire non contenu au Sahara (IN EKKER) en 1962, Bruno Hadjih a continué de travailler sur cet événement durant les huit dernières années. Ce temps est nécessaire pour une fouille approfondie de ces lieux et sur les habitants qui peuplent l’environnement immédiat du site. Ce qui était une histoire du passé pour les historiens, demeure une histoire contemporaine pour les lieux et les habitants de la région. Le nucléaire est difficile à percevoir et à comprendre. Seules les machines perçoivent la radioactivité et la mesure. Si le paysage a à voir avec la liberté, le sentiment d’immensité, la possibilité de se mouvoir, ce paysage est à l’opposé de cette perception, par la seule faute des hommes. Seulement, les images viennent à nous rappeler que ne rien faire c’est aussi participer à des dégâts causés par d’autres. PROJECTIONS: Films Par Bruno Hadjih NOMAD LAND RADIOACTIF: 15 MIN NOUS HABITERONS LE TEMPS: 3 mins 59 RADIONUCLEIDE: 8 mns 11 Visuels sur demande
EXPOSITION & INAUGURATION _ NOUVEL ESPACE à ARLES Du 5 Juillet au 22 juillet 2023 Vernissage le 5 juillet à 18h 13 Rue Molière 13200 ARLES _ Tél. 0660870621 HORAIRES : Du Mercredi au samedi de 11h à 18h- Sur rendez-vous