Thomas Zoritchak

D’ici lundi à quatorze heures, dessin, 2013

D’ici lundi à quatorze heures, dessin, 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né à Annecy, le 25 novembre 1970. Rit et travaille à Paris.

Expositions (sélection)
2016: Exposition personnelle, galerie mamia bretesche
" Mind your steps Cow Boy"
2013: Marais Digital, Galerie Mamia Bretesché, Paris
2011: 3ème Nuit Blanche, Centre Culturel Français, Oran, Algérie
2013 : N+1 projets, Galerie Aperto, 
Montpellier/ Dix+4, Arthotèque-Bibliothèque de l’agglomération d’Annecy
2010: Hot summer, Galerie Toxic, Luxembourg
Vidéo appart, exposition en appartement, Paris - Dubaï
2009: Poor services 2, La Générale, Sèvres
2008: Hangul isang, Nabi Art Center, Séoul, Corée du Sud / 2007: Body connections
Festival photo & vidéo, Tachkent, Ouzbékistan
Cabinet démocratique, Villa Cameline, Nice
2006: Quand la neige fond où va le blanc? Atelier Soardi, Nice
2005: Migre, Arteppes, AnnecyBorder line,centre Kodra,Thessalonique, Grèce
Vinyl,Villa Cameline,Nice
2004: Vite ! vite ! du noir… Cité internationale des arts, Paris
Vivre sa vie, Centre d'Art en l'Ile, Genève
Zone de confluence, projet Fan, Villette numérique, Paris
2003: Lee 3 Tau ceti central Armory show, Villa Arson, Nice (catalogue)
La lutte finale, la Vitrine, Paris
Des mots pour voir, La Halle, Pont-en-Royans
2002: Universitad Laboral, Gijon, Espagne
2001: 04 83 87 75 72, Castel coucou, Forbach
2000 : Air air, 27ème stratagème au Forum Grimaldi, Monaco (catalogue)
L’affaire des t-shirts, collectif aaaïe, Le Faubourg, Strasbourg
Camping 2000, galerie Le Linéaire, Romans
1999 : Missione impossibile, DLF Spazio, Bologne
Dérushage : Frame, trames, drames, MJC Picaud, Cannes
Careof, Biennale de Venise, Pavillon Italien
1998: Non, mais des fois oui, Dynamo, Zürich
Surplus, La Station, Nice (catalogue)
L/B,  Maxime Matray, Thomas Zoritchak, La Station, Nice (catalogue)
Dérushage, MJC Picaud, Cannes
Young and french, Muu-MediaFestival, Musée d'art contemporain Kiasma, Helsinki 
(catalogue)
1997 : Wonder Kammer, Cabinet d'éditions, gal. Pierre Nouvion
27e stratagème, Monaco
1996 : Les après-midi du Dindon, Galerie de l'école des Beaux-arts de Quimper
100% Villa Arson, Nice
49,90 Fr. La caisse, Nice
 
Acquisitions/ Arthotèque - Bibliothèque de l’agglomération d’Annecy

Stars & stripes, 2008, collage

Stars & stripes, 2008, collage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inclassable Thomas Zoritchak

Lire

Hélas (1993-2013) © Thomas Zoritchak Christian ne vivait pas trop mal, entrait partout, ne payait jamais rien, bénéficiait d’une certaine notoriété, enchaînait les filles en veux-tu en voilà, mais commençait à être las de tout ce cirque. Deux individus se rencontrent par hasard après des années. Ils discutent quelques minutes et se rendent compte que leur vie les a emmenés bien loin de ce qu’ils étaient à l’époque. Chacun le constate dans son for intérieur mais n’en laisse rien paraitre. Ils tentent à leur manière de se comporter normalement, restent neutres, prennent des nouvelles, et repartent chacun de leur côté. Hélas est composé de hé !, interjection servant à héler un individu, ainsi que de las, ancien français. La première syllabe semble vouloir réveiller la personne en l’interpellant, alors que la seconde exprime au contraire de la lassitude et une certaine dose de résignation. A regarde B. Les épaules de ce dernier tombent, le dos est vouté, la veste déformée par de lourds objets contenus dans les poches. Il traine des pieds, frottements sûrement pénibles contribuant à son aigreur et à sa frustration. Si l’on s’approche, un murmure est audible, il marmonne en continu. Yeux de cocker et extrémités de la bouche dirigées vers le bas, le sol, la poussière ou la boue. Image caricaturale mais pourtant bien réelle. Et… ton ami, là… ? – Ah, lui… Tu sais, il n’est pas très en forme en ce moment. Il déprime, semble dépité, perdu, erre sans but. Il a beaucoup grossi dernièrement. Et enchaîne les mauvaises chutes, ce qui le fragilise d’autant plus. C’est un cercle vicieux. Récemment, il a bêtement pris le courant en faisant des travaux chez lui. – Zut ! – Non, non, ne t’inquiète pas tout va bien. Mais c’est un signe de son manque de vigilance. – C’est ce qu’on appelle la crise de la quarantaine tu crois ? – Les anglophones disent middle-life crisis, ce qui est plus vague et englobe la quarantaine autant que la cinquantaine, voire même un peu plus. En tous cas c’est la crise, comme partout. – Oui… – D’où l’intérêt de faire des travaux, de reconstruire, de rénover, de mettre à jour et remettre à neuf. – Oui, c’est important… à condition de savoir où l’on va, de bien se préparer avant, etc. – Bien sûr, bien sûr. Je te paie l’apéro ? Que devient ton fils ? Cette année, il rentre dans une très bonne école. Nous n’avons plus le choix, il devenait nécessaire de lui serrer la vis. Si tout se passe bien, il est assuré d’avoir le bac avec au minimum la mention et d’être bien placé pour intégrer une école supérieure de qualité. Ah, bien… C’est important son avenir. Ben oui. – Allez, monte ! Il est onze heures et on est attendu à onze heures trente. Christian jeta son sac sur la banquette arrière.